Le scinque crocodile aux yeux rouge, Tribolonotus gracilis, (De Rooij, 1909)Les vocalisations de l'espèce en cliquant sur cette photo :
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La classification de l'espèce :Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Ordre Squamata Oppel, 1811
Sous-ordre Autarchoglossa
Famille Scincidae Gray, 1825
Genre
Tribolonotus Dumeril & Bibron, 1839
Espèce
gracilis (De Rooij, 1909)
Répartition géographique de l’espèce (indiquée en rouge) : Irian Jaya et Papouasie Nouvelle-Guinée:
Actuellement, on dénombre 7 autres espèces appartenant au genre
Tribolonotus :
-
T. novaeguinae (Schlegel, 1834)
juvénile :
Adulte :
Répartition géographique :
-
T. annectens (Zweifel, 1966)
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T. blanchardi (Burt, 1930)
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T. brongersmai (Cogger, 1973)
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T. ponceleti (Kinghorn, 1937)
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T. pseudoponceleti (Greer & Parker, 1968)
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T. schmidti (Burt, 1930)
Noms vernaculaires :Français : scinque crocodile aux yeux rouge, scinque à tête casquée
Anglais : Casque-Headed Skink, Orange, Painted ou Bush Crocodile, Helmeted Skinks et Muddy Eyed Crocodile Skink.
Allemand : Orangeaugen-Helmskink
Son statut légal : A ma connaissance, après de longues recherches, le genre n’est soumis à aucun arrêté, réglementation, ou autorisation spécifique. Il est soumis à l’obtention/possession du CDC seulement au-delà du quota de 40 individus adultes, tous reptiles compris.
Seules deux des espèces du genre sont élevées avec plus ou moins de succès en terrariophilie : T.gracilis et T. novaeguinea. Ces deux espèces sont souvent confondues, à cause du peu d’information à leurs sujets. T. gracilis est le plus commun des deux, bien qu’encore très peu élever, surtout en France. La plupart des spécimens adultes disponibles ont été prélevés, les individus NC sont 90% du temps très jeunes.
Biotope : Les archipels habités par le genre Tribolonotus sont des milieux très variés : Ca va des forêts tropicales luxuriantes aux savanes désertiques, en passant par des sommets enneigés. L’espèce T. gracilis elle occupe essentiellement les forêts tropicales d’altitudes, qui sont à températures peu variables. L’humidité ambiante de ces lieux fréquentés est élevée, de l’ordre de 80% toute l’année, avec une terre moite mais pas détrempée, et toujours relativement près d’un cours d’eau. Des souches, les plantes rampantes et de petits terriers sont les principales cachettes offertes par la nature, et qu’ils préfèrent. Un certain nombre d’herpétologistes ont remarqué une population importante de scinques aux yeux rouges près des tas de cosses de coco. Ils pensent à une proche explosion démographique de l’espèce, grâce à ces regroupements massifs.
Paysages de Papouasie Nouvelle Guinée, et des îles alentours (Salomon, Irian Jaya...) :Coins de vie typiques de l’espèce :Le couvert végétal :Les responsables du substrat apprécié des Tribolonotus gracilis, les cocotiers :Le manioc, une plante que cotoie les Tribolonotus :Mœurs :Sortant la plupart du temps au crépuscule, ce scinque vit au sol de la forêt tropicale, en effet il escaladera parfois quelques souches, mais ne grimpera jamais aux arbres. Très timides, ils s’abritent la journée sous les souches en décomposition ou dans des galeries qu’il aura creuser dans le sol mou de la forêt. Ils sont normalement solitaires, mais ils cohabitent parfois dans leurs cachettes, ou près d’une source de nourriture. C’est à ce moment que les accouplements ont lieu, lorsque ce sont deux individus matures de sexes opposés qui sont en présence. Les mâles, plus territoriaux que les femelles, vocalisent pour défendre leur territoire (la plupart du temps il correspond à la souche qui les abritent). Les femelles surveillent leur lieu de ponte, et si un prédateur s’en approche elles essayent de le faire fuir en vocalisant. C’est un des rares sauriens en terrariophilie à s’occuper autant de leurs petits : comme indiqué plus haut, les femelles surveillent et défendent le lieu de ponte, mais il apparaîtrait également qu’elles permettent à leur petit de rester avec elle, pour être plus à l’abri des prédateurs, le temps qu’ils grandissent un peu et se débrouillent seuls. Le mâle lui ne s’occupe pas de sa progéniture, mais ne s’y attaquera pas non plus.
De part ses mœurs terricoles/fouisseurs, les proies des
Tribolonotus vivent toutes au sol, sous les souches, branches ou sous terre. On peut les comparer aux petits invertébrés de chez nous : cloportes, vers de terre, limaces, collemboles pour les jeunes…
Les prédateurs du scinque crocodile ont les mêmes habitudes que lui : ils sont nocturnes et fréquentent/surveillent le sol de la forêt. Ainsi, les prédateurs ne sont pas légions, d’autant plus que le scinque est très timide. Ses prédateurs sont la plupart du temps des serpents, ou des chauves souris.
Une photo d'un individu dans son milieu naturel :
Longévité :Tribolonotus gracilis étant peu connu en terrario autant qu’en milieu naturel, très peu d’informations sont disponibles. Seulement, du fait que la maturité sexuelle arrive très tard comparativement aux lézards de même taille (de 3 à 4ans suivant le sexe), et de leur lenteur, on peut supposer certainement sans trop se tromper une longévité allant d’une dizaine à une quinzaine d’années. Pour appuyer cette théorie, plusieurs cas d’animaux importés adultes ont dépassé les 10ans de vie en captivité.
Taille :Ce scinque n’est pas l’un des plus grands, bien au contraire : La longueur total maximum pour un adulte, quelque soit son sexe, est de 20cm. La taille d’un adulte se situe le plus souvent entre 15 et 17cm, des individus plus grands étant peu communs. La LMC des adultes se situent aux environs de 80-90mm, donc la plupart du temps une LQ aussi grande. En moyenne, un adulte pèse entre 40 et 70 grammes. Les petits à la naissance mesure environ 65 à 75mm.
Dimorphisme sexuel :Deux méthodes : Les pores fémoraux situés sur les pattes arrières présent chez les mâles, ou la différence de l’aspect du ventre différent chez les deux sexes.
Chez les individus sexuellement matures une tâche orange apparaît sous la gorge.
Un montage expliquant très bien les dimporphimes sexuels chez cette espèce :
-en rouge, le ventre est plus marron chez les mâles, plus jaune chez les femelles.
-en bleu, la tâche du ventre est plus marquée et plus étendu chez le mâle.
- en vert, les pores de couleur gris sont prononcés chez les mâles, petits voir absents chez les femelles.
Le site : http://www.aqua-terra-vita.com/REBCSWP/Sexing.html
Description :Cette espèce est pour le moins atypique : Chaque individu adulte possède le contour des yeux orange, qui n’apparaît qu’avec l’âge : en effet, les jeunes ont une coloration marron pastel sur la tête, qui s’efface avec le temps pour laisser place au orange. Ils possèdent également un « casque », la tête formant un triangle. Sur le dos, quatre rangées de « piques » sont présent, ce qui donne un aspect, avec la tête, crocodilien, d’où son nom vernaculaire scinque crocodile. La coloration est brunâtre, souvent bien noir (une des différences flagrantes avec l’espèce novaeguinea du même genre). Le ventre est crème chez les adultes, contrairement aux juvéniles chez qui le ventre est de même couleur que le reste du corps. Le genre
Tribolonotus a la capacité d’autotomie, c’est-à-dire de perdre leur queue en cas de danger.
Détails de la tête :
Terrarium :Malgré sa taille relativement faible et son activité réduite, il faut un terrarium suffisant spacieux pour cette espèce : un 80x40x40 me parait un minimum pour un couple, un 100x50x50 pour un trio. Pour un individu seul (ce que je ne conseille pas, car la variété de comportement s’observe bien mieux lorsqu’ils sont à plusieurs dans le terrarium, notamment en couple)
au minimum un 60x40x40 et plus c'est grand et fourni en cachettes, et mieux c'est.
Pour les juvéniles, une fauna box adapté au fur et à mesure de la croissance suffit.
Substrat :C’est un des points les plus importants pour le maintien de cette espèce : en effet, cette espèce étant fouisseuse, il faut un substrat adapté aux terrassements et une épaisseur minimum. Je conseille un substrat qui retient bien l’humidité, étant donné les besoins de cette espèce, comme le terreau. Evitez la tourbe, qui empêchera l’installation de proies comme le vers de terre ou les cloportes, qui peuvent servir de nourriture à tout moment, et à la fois nettoyé le terrarium de ses déchets. Le top, notamment pour reconstituer le biotope, est de prendre de l’humus de coco. Dans son milieu naturel, un grand nombre de noix de coco sont en décomposition dans le substrat, à cause des cocotiers qui sont les arbres majoritaires de l’environnement du scinque crocodile.
Pour leur permettre de creuser, une épaisseur minimum de 10cm est recommandée. Le mieux étant au moins 15cm de substrat meuble.
Une couche d’argile au fond servira à drainer l’eau en excès, ce qui évitera qu’elle sature la terre et que les racines de vos plantes ne pourrissent.
Décor :L’idée est de recréer, plus ou moins, le biotope du scinque crocodile (cf photos plus haut). Il faut donc des plantes, des écorces/souches et une partie aquatique (ce sujet sera traité dans le paragraphe suivant). Les écorces seront les cachettes privilégiées des scinques, elles sont donc obligatoires. De plus, cela donne un bon rendu avec de la mousse. Pour les plantes, pour récréer un peu le sous-bois tropical, le mieux est de prendre des plantes qui font des panaches de feuilles en hauteur, ou des plantes rampantes pour recouvrir le sol. Ainsi, l’espace au sol, le seul utilisé par les scinques, est conservé et le couvert végétal est reproduit. Pour choisir des plantes, prenez des plantes d’intérieur qui vous plaise, et qui supporte l’humidité (simplement éviter les plantes grasses). Les plantes grimpantes vous permettent d’habiller vos branchages ou fond, tandis que les mousses habillent le sol ou les fonds si elles sont fixées.
Des exemples de plantes que j’utilise et qui tiennent en terrarium pour Tribolonotus gracilis :A panaches de feuilles :
Adiantum raddianum (capillaire) :
Arrosage 2fois/semaine.
Vaporisation quotidienne.
T° ambiante.
Bonne luminosité requise.
Amérique du sud.
Méthode de multiplication : division de la touffe.
Plantes « rampantes », les fougères plutôt plates conviennent parfaitement :
Nephrolepis sp :
Arrosage 2fois/semaine.
Vaporisation quotidienne.
T° ambiante.
Exposé à la lumière ou mi-ombragé.
Régions tropicales d’Amérique.
Méthode de multiplication : division des plantules.
Plantes grimpantes, les philodendron ont une croissance rapide et s’accrochent facilement :
Epipremnum aureum (Pothos) :
Arrosage 2fois/semaine, laisser sécher la terre entre deux arrosages.
Vaporisation 4fois/semaine.
T° < 25°.
Bonne luminosité.
Iles Salomon, Pacifique.
Partie aquatique :Cette espèce fréquente les ruisseaux et les eaux stagnantes, elle est très douée pour la nage : un aquaterrarium est donc la meilleure option pour maintenir cette espèce. La cohabitation avec des poissons et/ou des crevettes. Ces dernières pourront être utiles pour le nettoyage de l’aquarium, bien qu’un filtre soit nécessaire pour l’entretien complet de l’aquarium et pour limiter les dépôts de déchets. Des roches ou des écorces seront nécessaires pour que les scinques se reposent, et pour éviter les noyades. Des plantes permettront une bonne oxygénation de l’eau, pour les poissons et les crevettes.
Quelques pistes :Plantes :Valisnéria asiaticaLocalisation : Asie du Sud-Est
Hauteur : 30 - 50 cm
Largeur : 15 à 30 cm
Durée d'éclairement : court à long
Température : 15 à 30°C
Dureté de l'eau : doux à dur
pH : 7
Entretien : facile
Hygrophila difformis ;
tailles régulières
Localisation : Asie du Sud Est
Hauteur : 20 - 50 cm
Largeur : 15 à 25 cm
Durée d'éclairement : moyen à très long
Température : 22 à 30°C
Dureté de l'eau : doux à très dur
pH : 5 à 9
Entretien : très facile
Occupants :Rasbora sterbaiDanio rerioCardina japonica